Le château d'Aarbourg, situé sur le territoire de la commune argovienne d'Aarbourg, est une forteresse d'importance historique. Sa date de construction exacte n'est pas connue, mais il a probablement été bâti vers 1200 par la famille de Büron. Il est mentionné pour la première fois au début du XIIIe siècle comme possession des comtes de Frohburg, servant de centre à un bailliage contrôlant la route nord-sud longeant l'Aar. En 1299, les Frohburg vendent le château et la seigneurie aux Habsbourg, qui le confient à leurs vassaux, la famille de Kriech, après 1330.

Le 20 avril 1415, le château est assiégé et capturé par les troupes bernoises. Dès 1416, un bailli bernois y réside et gère l'Argovie bernoise, divisée en plusieurs bailliages entre 1442 et 1732. Le château subit plusieurs extensions, la première en 1470, suivies de modifications aux XVIe et XVIIe siècles, créant une imposante structure baroque reliant Berne et Zurich. À partir de 1666, il abrite une garnison pour répondre aux attaques des provinces catholiques voisines et sert de prison, notamment pour des prisonniers politiques comme Jacques-Barthélemy Micheli du Crest.

Le 10 mars 1798, le château se rend sans combattre à l'armée française. En 1804, il est donné au canton d'Argovie, qui l'utilise comme arsenal, caserne, puis prison jusqu'en 1864. En 1891, le parlement cantonal y établit une institution pour criminels et scélérats juvéniles, ouvrant en 1893 la première institution de ce genre en Suisse. Le système, initialement centré sur la discipline, évolua pour privilégier l'éducation à partir des années 1930. En 1972 et 1989, le nom de l'institution changea pour refléter cette évolution.