La région de Neuchâtel, riche en histoire, remonte aux temps préhistoriques, où les hominidés ont laissé leur marque, notamment dans les grottes de Cotencher et des Plaints, où des néandertaliens ont été découverts. Vers -3800 à -3500, la civilisation de Cortaillod émerge dans la région, avec ses villages, sa culture céréalière et sa poterie. Les fouilles à La Tène, pendant la correction des eaux du Jura entre 1868 et 1878, ont révélé l'importance de la région comme point de passage crucial entre le Rhône et le Rhin au second âge du fer.

Jusqu'au millénaire, Neuchâtel reste relativement discret. En 998, les moines de Cluny fondent le prieuré de Bevaix, tandis que la ville de Neuchâtel voit le jour. Les influences des Bourguignons, des cantons alémaniques et du Saint-Empire romain germanique se font sentir successivement sur le territoire cantonal.

Au XVIe siècle, la Réforme protestante est introduite par Guillaume Farel, attirant de nombreux huguenots après la révocation de l'édit de Nantes. Le comté de Neuchâtel et Valangin devient une principauté, sous l'attention bienveillante des souverains d'Orléans-Longueville.

En 1814, après des années de changements de suzerains, Neuchâtel est officiellement reçu dans la Confédération suisse, marquant le début d'un siècle de développement économique, avec l'essor de l'horlogerie et des manufactures textiles.

Cependant, le statut de principauté implique une certaine dépendance envers le roi de Prusse. Ce n'est qu'en 1848, après une tentative de coup d'État monarchiste, que Neuchâtel renonce à son statut de principauté pour devenir une république, intégrant pleinement la Suisse moderne.

L'affaire de Neuchâtel en 1856, suivie par une médiation internationale, confirme la neutralité de la Suisse et retire tout droit sur Neuchâtel au roi de Prusse. Depuis lors, l'histoire de Neuchâtel se confond avec celle de la Suisse, célébrant son adhésion à l'État fédéral lors du Tir fédéral de 1863 à La Chaux-de-Fonds.

Le canton de Neuchâtel, niché dans le massif du Jura, se caractérise par sa diversité géographique et son riche patrimoine naturel. Divisé entre le Littoral, qui borde le lac de Neuchâtel, et les Montagnes neuchâteloises, plus élevées, ce territoire offre une variété de paysages, des vallées verdoyantes aux sommets rocheux.

Neuchâtel, la ville principale, est située sur le littoral, tandis que La Chaux-de-Fonds et Le Locle se nichent dans les montagnes. La frontière française, marquée par le Doubs, traverse la vallée, séparant le canton de ses voisins français. Les vallées du Val-de-Travers et du Val-de-Ruz ajoutent à la diversité topographique de la région.

Avec ses 1 552 mètres d'altitude, le Chasseral domine le paysage cantonal, contrastant avec les points bas près des lacs de Neuchâtel et de Bienne. Le canton, le quinzième plus grand de Suisse avec 802,93 km², était autrefois divisé en six districts, désormais remplacés par des régions statistiques.

Avec 27 communes, dont quatre dépassant les 10 000 habitants, Neuchâtel est un centre urbain dynamique. Mais c'est la géomorphologie karstique du Jura qui donne au canton son caractère unique. Malgré cela, il compte plusieurs lacs, dont le plus grand, le lac de Neuchâtel, et des rivières telles que l'Areuse et le Seyon.

Le Creux-du-Van, un cirque rocheux spectaculaire dans le Val-de-Travers, abrite une réserve naturelle et offre un refuge à une flore et une faune alpines variées, y compris des bouquetins. Les tourbières, telles que le bois des Lattes, abritent des espèces rares comme la vipère péliade et des plantes carnivores.

Les pâturages boisés, utilisés pour le pâturage estival du bétail, contribuent à la richesse écologique du canton. Enfin, le canton abrite l'une des dernières populations de grand tétras du Jura, soulignant son engagement envers la préservation de la biodiversité.

En somme, le canton de Neuchâtel offre un équilibre entre urbanisme et nature, entre modernité et préservation, faisant de lui un joyau de la Suisse.