Sur la rive nord du lac de Neuchâtel, à une distance d'environ 7 km de la ville éponyme, se dresse majestueusement le château de Colombier, un site chargé d'une histoire continue s'étalant sur près de 2 000 ans. Ce lieu a connu diverses phases d'occupation, débutant par une villa gallo-romaine qui occupait le site entre le Ier et le IVe siècle de notre ère. Cette villa comprenait une partie résidentielle luxueuse, située à l'emplacement actuel du château, ainsi qu'une zone agricole et artisanale sous le bourg, témoignant d'une vie riche et prospère.

Au fil des siècles, la résidence a été agrandie à plusieurs reprises, prenant l'aspect d'un véritable palais romain orné de peintures murales et de mosaïques. Dotée d'une cour à portiques avec un grand bassin, de thermes et de jardins ouverts sur le lac et les Alpes, elle reflétait l'idéal romain de vie contemplative et de loisirs studieux, tout en servant probablement de lieu officiel pour les tâches administratives.

À partir de 443 après J.-C., le site passe sous l'autorité du royaume des Burgondes, suivi par les mérovingiens, carolingiens et bourguignons. Colombier devient alors un centre aristocratique (curtis) influent, accueillant même des événements de renommée comme le mariage en 938 de la reine de Bourgogne Berthe et de sa fille Adélaïde avec les rois Hugues et Lothaire d'Italie.

Vers l'an 1000, Colombier devient la résidence de Rodolphe, représentant des rois de Bourgogne et ancêtre des seigneurs locaux. Bien que l'aspect précis de la résidence à cette époque reste obscur, des traces de la villa romaine persistent, indiquant une adaptation continue du site aux besoins changeants et aux évolutions architecturales de chaque époque, tout en préservant l'organisation autour de la cour romaine originale.