Le château de Schenkenberg, désormais en ruine, se situe dans la commune argovienne de Thalheim. Construit probablement au début du XIIIe siècle par la famille des Habsbourg, il visait à protéger les environs de Brugg. La première mention écrite du château date de 1243, indiquant que les seigneurs de Schenkenberg, vassaux des Habsbourg, possédaient des terres autour de la forteresse. La seigneurie passa de main en main, suivant les donations des Habsbourg. Après la défaite autrichienne à la bataille de Sempach, le château fut hypothéqué. En 1415, sous Sigismond Ier du Saint-Empire, les Bernois conquirent les territoires argoviens sur la rive droite de l'Aar, tandis que la rive gauche resta sous contrôle impérial, avec Schenkenberg sous protection directe en 1417. À cette époque, le bailliage de Schenkenberg, quasi indépendant, couvrait une grande partie de l'actuel district de Brugg.

Après de nombreuses disputes entre les seigneurs de Schenkenberg et les bourgeois de Brugg, sujets de Berne, les Bernois prirent finalement le château en 1460, en faisant le siège du bailliage de Schenkenberg. La famille Baldegg, dernière propriétaire autrichienne, tenta en vain de le reprendre, y compris pendant la guerre de Souabe de 1499.

Bien que fortifié, le château ne fut guère entretenu par le gouvernement bernois. Abandonné au début du XVIIIe siècle, le pouvoir local fut transféré au château de Wildenstein à Veltheim, et Schenkenberg servit alors de carrière. Devenu propriété du canton d'Argovie en 1798, il fut acheté en 1837 par un certain "seigneur von Schenkenberg", qui disparut sans laisser de traces.

Abandonné pendant des décennies, une tempête en 1917 détruisit le mur Est, poussant les autorités à le mettre aux enchères. Racheté pour 50 francs par la Aargauische Vereinigung für Heimatschutz, le château fit l'objet de travaux de conservation importants. Toujours en ruine, il est inscrit comme bien culturel d'importance nationale.