Le château d'Erguël, situé dans la commune bernoise de Sonvilier, émerge comme un témoignage fascinant de l'histoire mouvementée de la région. Fondé initialement par la famille bourguignonne d'Arguel au XIIe siècle, le château d'Erguël joue un rôle crucial dans la gouvernance et la défense de la vallée de l'Erguël, stratégiquement située entre Saint-Imier et Sonvilier. Au fil des siècles, le château change de mains à plusieurs reprises, passant sous l'autorité des évêques de Bâle, de la ville de Saint-Imier, et finalement de Bienne.

En 1284, le château est fortifié, témoignant de son importance croissante dans la région. Cependant, des événements tragiques comme l'incendie de 1386 ont partiellement détruit ses structures, bien que des efforts de reconstruction aient suivi. Au XVe siècle, Bienne acquiert des droits significatifs dans la région, consolidant son contrôle sur Erguël. Des conflits juridiques et politiques persistent tout au long du XVIe siècle, notamment avec l'évêché de Bâle, marquant une période d'instabilité et de réformes religieuses avec l'avènement de la Contre-Réforme.

Le château d'Erguël subit les ravages de la guerre de Trente Ans au XVIIe siècle, entraînant de nouvelles destructions. À partir de 1754, faute d'entretien, ses bâtiments commencent à se détériorer progressivement. La vallée d'Erguël est finalement annexée par la ville de Bienne en 1796, et avec l'annexion française de 1797, l'évêché de Bâle perd ses droits seigneuriaux sur la région.

Aujourd'hui, les ruines imposantes du château d'Erguël, notamment son donjon circulaire avec ses niches visibles à différents niveaux, continuent de témoigner du passé tumultueux et de l'importance historique de la région dans le canton de Berne.