Le château d’Allaman, situé dans le village éponyme, se dresse fièrement sur une esplanade dominant la route reliant Genève à Lausanne. Sa riche histoire se confond avec celle de la seigneurie locale. Une famille de ministériaux, les d’Allaman, est attestée dès 1219, possédant probablement une maison forte sur le site. Stratégiquement placé pour contrôler les routes du lac et celles menant à Aubonne et au Marchairuz, le château est mentionné en 1375, bien que des analyses dendrochronologiques de bois dans le mur sud-est indiquent des origines remontant à 1291-1292.

Aux XIVe et XVe siècles, le château change fréquemment de propriétaires. Incendié en 1530 par les Confédérés lors de l’affaire des Chevaliers de la Cuiller, il est acquis en 1546 par le notaire Jean Challet, puis passe à la famille de Cerjat, qui entreprend d’importants travaux, incluant la construction d'arcades sur colonnes dans la cour. Jeanne-Marguerite de Langallerie, marquise dès 1723, et Gaspard Sellon, vers 1757, apportent des modifications significatives, ce dernier érigeant une façade monumentale. Vers 1790, Jean de Sellon installe d’exceptionnels panneaux de papier peint, et en 1819, Jean-Jacques de Sellon, célèbre pacifiste, poursuit les aménagements.

Jean-Jacques de Sellon (1782-1839), pacifiste renommé, accueille des figures illustres telles que Joseph Bonaparte, l’impératrice Joséphine de Beauharnais, Franz Liszt, et George Sand. En 1845, les filles de Sellon remodèlent l’aile orientale dans le style néogothique.

En 1802, les archives du château sont en grande partie détruites par les Bourla-Papey. En 1820, le château sert de siège provisoire à la Society of Peace, précurseur de la Société des Nations et de l'Organisation des Nations unies.

Aujourd’hui, propriété privée et classé monument historique depuis 1975, le château a été entièrement rénové entre 2009 et 2015. Il est inscrit comme bien culturel suisse d'importance nationale.