Le château d'Yverdon, imposante forteresse du XIIIe siècle dominant Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud, incarne un riche héritage historique et culturel. Initialement érigé par Amédée III de Montfaucon-Montbéliard vers 1235, il fut rapidement cédé à Pierre II de Savoie en 1260, marquant ainsi le début d'une période sous l'influence savoyarde. C'est sous la direction des maçons Jean et Jacques de Saint-Georges que le château prit sa forme quadrangulaire robuste entre 1260 et 1265, renforçant ainsi la défense de la ville.

Après la restitution à Jean Ier de Montfaucon en 1298, le château d'Yverdon joua un rôle crucial dans la région, devenant le siège du bailliage d'Yverdon sous l'administration bernoise à partir de 1536. Cette période fut marquée par des événements notables, tels que la reconstruction post-effondrement en 1605, qui donna à la tour sud-ouest le surnom évocateur de « tour des Juifs », en mémoire d'une évasion spectaculaire en 1702.

Après avoir servi de résidence aux baillis de Berne jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le château entra dans une nouvelle ère de son histoire en 1805 lorsque la ville d'Yverdon l'acquit du canton de Vaud. Il devint célèbre pour avoir abrité l'institut de Johann Heinrich Pestalozzi de 1805 à 1825, période durant laquelle il se consacra à l'éducation. Plus tard, le château accueillit des classes jusqu'en 1974, marquant ainsi un chapitre majeur dans l'histoire éducative de la région.

Aujourd'hui, le château d'Yverdon est non seulement un site historique majeur mais aussi un centre culturel vibrant, abritant le musée d'Yverdon et région depuis 1830, ainsi que des expositions temporaires du musée suisse de la Mode. Classé comme bien culturel d'importance nationale et régionale, il continue de captiver et d'instruire les visiteurs sur son riche passé et son impact sur la région de Yverdon-les-Bains.