Castelgrande, également connu sous les noms de Château Saint-Michel, est un joyau historique situé à Bellinzone, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis l'an 2000 aux côtés du château de Montebello, du Château de Sasso Corbaro et des remparts de la ville. Son emplacement sur un promontoire rocheux stratégique au cœur de la vallée du Tessin, reliant le nord et le sud de l'Europe par la route du Saint-Gothard, en fait une forteresse d'une importance capitale depuis des siècles.

Les premières traces d'occupation humaine remontent au néolithique, mais c'est sous l'Empire romain que le site fut fortifié pour la première fois, vers le ive siècle après J.-C. Plus tard, au xe et xiie siècles, l'enceinte actuelle fut érigée par les empereurs ottoniens, remplaçant ainsi les structures romaines vieillissantes. Aux xiie et xiiie siècles, Bellinzone fut le théâtre de conflits violents, passant de mains en mains entre les évêques de Côme et la commune de Côme, avant de devenir un enjeu stratégique pour les Milanais au xve siècle.

Sous la domination de Milan, de 1422 à 1480, Castelgrande fut renforcé pour résister aux attaques des Confédérés suisses. Après 1500, la ville et le château devinrent partie intégrante de la Confédération des XIII cantons jusqu'à la création du canton du Tessin en 1803. L'histoire du château est marquée par des périodes d'usage militaire, notamment comme arsenal et prison au xixe siècle, avant de subir des phases de rénovation et de transformation majeures dans les années 1920-1955 et de nouveau dans les années 1980 sous la direction de l'architecte Aurelio Galfetti.

Aujourd'hui, Castelgrande est non seulement un monument historique impressionnant mais aussi un centre culturel vibrant, abritant des expositions, des événements et des installations artistiques modernes comme les sculptures de Nag Arnoldi, faisant ainsi le lien entre son passé riche en histoire et le présent dynamique de Bellinzone.