La cathédrale protestante Saint-Pierre de Genève est depuis 1535 le principal lieu de culte protestant de Genève, en Suisse. Avant cela, dès la fin du IVe siècle, elle fut l'église cathédrale de l'évêque de Genève. Reconstruite entre les XIIe et XVe siècles, elle arbore un portail datant du XVIIIe siècle. Placée sous l'invocation de l'apôtre Saint Pierre, elle était initialement dénommée « Saint-Pierre-ès-liens », en référence à la basilique romaine. La cathédrale sert également de « temple civique », où le gouvernement cantonal (Conseil d'État) prête serment.

En juillet 2009, la cathédrale Saint-Pierre a été inscrite sur la liste d'honneur du « patrimoine européen » en raison de son importance historico-culturelle. Ce label certifie les monuments emblématiques de valeurs européennes et des relations entre les peuples.

La première cathédrale de Genève remonte à la fin du IVe siècle, intégrée dans un complexe comprenant un baptistère et une église, probablement destinée à la vénération des martyrs. À cette époque, l'évêque, gouvernant depuis ce groupe épiscopal, était l'homme le plus influent de la cité. Le christianisme, reconnu par l'empereur Constantin en 313, a fortement influencé le développement politique et topographique de Genève.

Mesurant 32 mètres de longueur pour 15 de largeur, la cathédrale initiale se dressait sur les fondations d'un bâtiment résidentiel, expliquant sa disposition légèrement en biais. Elle possédait une entrée latérale avec un vestibule et une nef séparée en deux, probablement pour distinguer les fidèles privilégiés des autres. Le chœur était également séparé de la nef par une barrière.

Au fil des siècles, le complexe épiscopal s'est agrandi, notamment avec la construction d'une seconde cathédrale au sud, destinée aux enseignements religieux et lectures de textes sacrés. Ce complexe comprenait des annexes pour les besoins des moines et une salle de réception pour l'évêque.

Les restaurations successives et les événements historiques, tels que l'incendie provoqué par la guerre fratricide au début du VIe siècle, ont modifié la structure de la cathédrale et de ses annexes, témoignant de l'évolution et de l'importance de ce site pour l'histoire religieuse et culturelle de Genève.