L'église de la Croix d'Ouchy, premier lieu de culte construit en dehors des remparts de Lausanne, se retrouve aujourd'hui au cœur d'une incertitude menaçante. Inaugurée en 1840, elle fait face à la possibilité de démolition, son propriétaire, la ville de Lausanne, semblant hésitant à investir dans sa rénovation malgré ses besoins évidents. Avec une subvention annuelle de seulement 20'000 francs, la question de son avenir reste en suspens, même si le Conseil de la paroisse protestante de Saint-Jean ne semble pas fermé à l'idée d'une réorganisation.

Cependant, la démolition n'est pas encore une certitude. Bien que classée en note 3 sur le plan architectural et non reconnue comme monument historique, son importance en tant que lieu de culte et de cohésion sociale est soulignée. Mais à Lausanne, où l'offre de lieux de culte protestants est déjà abondante, la question de l'utilité de maintenir tous les édifices se pose. Avec trois églises dans la paroisse de Saint-Jean, un choix devra être fait. La première, Saint-Jean de Cour, jouit d'une protection spéciale, tandis que la récente construction de Montriond plaide pour son maintien.

Reste donc la Croix d'Ouchy, avec son architecture du XIXe siècle. Sa disparition aurait des répercussions au-delà de la paroisse, car elle est au cœur d'un dispositif incluant le Centre pluriculturel d'Ouchy. Des discussions sur sa reconversion en cafétéria ou en bibliothèque sont en cours, mais l'issue de cette réflexion déterminera le visage futur du quartier. Si les modèles de transformation d'édifices religieux du nord de l'Europe offrent une lueur d'espoir, la décision finale devra être prise dans les prochains mois.