L'église réformée de Winterthour, ancrée au cœur de la vieille ville, est bien plus qu'un simple édifice religieux ; c'est un véritable témoin de l'histoire et de l'évolution de la cité au fil des siècles. De style gothique tardif, elle se dresse majestueusement sur une place qui, autrefois, servait de cimetière jusqu'au XIXe siècle.

Les origines de l'église remontent loin dans le temps, bien avant sa première mention en 1180. Les fouilles archéologiques des années 1980-1983 ont révélé plusieurs couches d'histoire enfouies sous ses fondations. Dès le VIIIe siècle, un modeste sanctuaire en bois émerge, témoignant des racines anciennes de la foi dans la région. Au fil des siècles, cet humble édifice est remplacé par des constructions plus imposantes, symbolisant l'évolution de la communauté et de son identité spirituelle.

Au XIIIe siècle, Winterthour prend son essor et obtient des privilèges urbains, marquant ainsi un tournant dans l'histoire de l'église et de la ville. Sous l'influence croissante de la bourgeoisie locale, l'église se transforme, reflétant l'affirmation d'une conscience collective urbaine. Les réparations nécessaires après l'incendie de 1313 offrent l'occasion de repenser l'édifice, marquée peut-être par un changement de vocable, adoptant celui de Saint-Laurent.

Le XVe siècle voit une expansion urbaine et une effervescence constructive. La paroisse intègre les faubourgs, augmentant le nombre de fidèles et justifiant des agrandissements significatifs. La construction d'une seconde tour au sud et la reconstruction de la nef témoignent de l'ambition croissante de la communauté. En 1518, l'église réformée de Winterthour s'élève fièrement, prête à accueillir jusqu'à 2000 fidèles, symbole de foi, de communauté et de progrès.