Le lac de Cleuson, niché dans le val de Nendaz du canton du Valais en Suisse, est une merveille naturelle chargée d'histoire. En 1942, le paysage tranquille de l'alpage de Cleuson a été marqué par un événement significatif. La société EOS a entrepris la construction d'un ouvrage de prise d'eau sur la Printze, déployant des efforts considérables pour ériger un barrage qui allait occuper une vaste superficie de l'alpage. Les premières étapes des travaux ont vu la création d'une route stratégique et d'un téléphérique pour acheminer les matériaux nécessaires, témoignant de l'ingénierie audacieuse qui a transformé le site.

L'étymologie du nom "Cleuson" pourrait être liée au terme latin "clusa", signifiant "cluse, passage resserré". Ce lac, situé entre deux chaînes de montagnes, est encadré par des épaulements formant un verrou glaciaire, sur lequel repose le mur imposant du barrage. Ce verrou a été façonné par le recul rapide d'un glacier à une époque révolue, ajoutant une dimension géologique fascinante à la région.

L'alpage de Cleuson s'étend majestueusement de 1 700 à 2 700 mètres d'altitude, englobant une vaste étendue de terres. Propriété d'un consortage, il comprend 621 cuillerées de droits de fonds, ayant une valeur de 90 à 100 francs au début du XXe siècle. Les premières mentions de cet alpage remontent à 1257, où l'abbaye de Saint-Maurice possédait les droits sur le lait des alpages de Cleuson et de Tortin. Une transaction régulière était établie, impliquant la livraison du lait de deux jours entiers le jour suivant la mesure, à savoir le jour de la Saint-Jacques.

Perché à une altitude impressionnante de 2 187 mètres, le lac de Cleuson se distingue par son volume impressionnant de 20 millions de mètres cubes, sa superficie généreuse de 50 hectares et une longueur de 1,4 kilomètre. Chaque facette de ce lieu enchanteur raconte une histoire, liant le passé, la nature et l'ingéniosité humaine dans une harmonie unique.