Les entrées des cantons dans la Confédération
Alliance des 3 contrées d'origines de la Suisse, Uri, Schwytz et Unterwald.
Au temps des Romains, l'Argovie était une pièce du limes septentrional de l'Empire en déclin, victime des luttes internes. Privée de leadership fort, la région a vu l'infiltration graduelle des Alamans à partir du IIIe siècle. Sans la protection romaine et sous la menace franque, l'Argovie s'est peuplée d'Alamans à la fin du Ve siècle. Après des siècles de conflits, elle s'est finalement intégrée au Royaume franc au VIIe siècle. Le terme "Argovie" a été utilisé pour la première fois en 763, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère dans l'histoire mouvementée de cette région, façonnée par les affres du temps.
Au Moyen Âge, l'Argovie se trouve au carrefour entre l'Alémanie et la Bourgogne, une région disputée par ces deux duchés. Les membres de la branche des Vettéravie (Conradiens, plus tard connus sous le nom de comtes de Tegerfelden) accèdent au titre de comtes d'Argovie à partir de 750, régissant intermittemment jusqu'en 1030. De la fin de la dynastie Hohenstaufen jusqu'en 1415, l'Argovie est sous la domination des Habsbourg. Au haut Moyen Âge, la région est intégrée à la Haute-Bourgogne, témoignant de son statut de frontière mouvante et de son histoire complexe au cœur des rivalités médiévales.
En 1415, la région tombe sous la conquête de la Confédération suisse, mettant fin à la domination des Habsbourg. Le canton de Berne annexe la partie sud-ouest comprenant Zofingue, Aarburg, Aarau, Lenzburg et Brugg, formant ainsi l'Argovie bernoise. Parallèlement, certains districts tels que les Freie Ämter et le comté de Baden deviennent des territoires soumis à l'autorité de certains ou de tous les membres de la Confédération suisse. Cette période marque un tournant dans l'histoire de l'Argovie, marquant son intégration au sein de la Confédération suisse et redéfinissant ses affiliations territoriales.
En 1798, l'occupation des troupes françaises contraint la Confédération suisse à accepter la République helvétique. Cette période voit l'Argovie détachée du canton de Berne, marquant la naissance du canton d'Argovie conformément à la constitution établie par la République helvétique le 12 avril 1798. Sous l'influence des bouleversements politiques, l'Argovie se forge ainsi une nouvelle identité administrative, témoignant des changements significatifs induits par les événements historiques du XVIIIe siècle. Cette époque marque un chapitre crucial dans l'évolution politique de la région, influençant son statut au sein de la Confédération suisse naissante.
Le territoire du canton d'Argovie s'étend uniquement sur la partie orientale de la Basse-Argovie, délimitée à l'ouest par la rivière Wigger. À partir du 22 mars 1798, la frontière occidentale est fixée le long de la Wigger, maintenant une grande partie du bailliage d'Aarbourg sous la juridiction bernoise. Malgré cette appartenance, Aarbourg et Zofingue continuent d'exercer une influence fiscale et, partiellement, paroissiale sur cette région. Ainsi, la délimitation territoriale complexe témoigne des ajustements politiques de l'époque, où les frontières administratives ne reflètent pas toujours les liens historiques et culturels entre les différentes localités.
Avec Aarau comme chef-lieu, le canton d'Argovie s'affirme en tant que capitale de la République helvétique de mai à septembre 1798. Organisé en cinq districts distincts, le canton comprend Aarau, Brugg, Kulm, Lenzbourg et Zofingue. Cette division administrative reflète la volonté de structurer efficacement la gouvernance locale et de répondre aux besoins spécifiques de chaque région. Durant cette période cruciale de l'histoire suisse, le canton d'Argovie joue un rôle central en tant que centre politique, témoignant de l'importance stratégique de sa position au sein de la République helvétique naissante.
Le 17 octobre 1797, par le traité de paix de Campo-Formio, François II du Saint-Empire s'engage à céder à la République française la souveraineté du Fricktal et de tout territoire appartenant à la Maison d'Autriche entre Zurzach et Bâle, avec la condition d'obtenir une compensation territoriale équivalente en Allemagne lors du Congrès de Rastadt. La République française est alors chargée de réunir ces territoires à la République helvétique. Puis, le 9 février 1801, par le traité de paix de Lunéville, François II cède à la République française le Fricktal et les territoires autrichiens sur la rive gauche du Rhin entre Zurzach et Bâle, en vue d'une future transmission à la République helvétique.
Le 9 février 1802, le Fricktal se constitue en tant que canton, ayant Rheinfelden comme chef-lieu. Cependant, le 13 août 1802, il est intégré à la République helvétique. Le 19 février 1803, suite à l'acte de médiation, la fusion des cantons d'Argovie, de Baden et du Fricktal engendre la création du canton d'Argovie actuel. Cette réorganisation territoriale voit l'ancien bailliage de Hitzkirch être intégré au canton de Lucerne, en échange de celui de Merenschwand. Par ailleurs, les communes de Schlieren, Dietikon, Hüttikon et Oetwil an der Limmat sont incorporées au canton de Zurich. Malgré les changements, après la Restauration en 1815, le canton d'Argovie maintient son autonomie.
Alliance des 3 contrées d'origines de la Suisse, Uri, Schwytz et Unterwald.
Texte d'origine en latin
Texte d'origine en allemand